mercredi 29 juin 2016


Bain d'étoiles




Tout frémit dans la nuit qui borde le monde
Les bruissements viennent apaiser les âmes
Moment de clémence pour les mortels...


La croix du sud est là
Un objet volant la frôle,
puis disparaît dans le ciel
Le nord est derrière moi
La nuit est claire, étoilée,
L'invisible est visible
Je prends un bain d'étoiles...


La croix du sud s'est posée sur la pirogue de Io
Un sifflement a retenti du fond de la nuit
Gémissement long, esseulé et mystérieux
Tandis que s'éveillait la voix puissante de l'océan
L'univers parle
Et personne ne l'écoute...


Moment de pur bonheur et de poésie
Avec ces morceaux d'étoiles au bout de mes doigts,
Je me suis sentie près de vous




samedi 25 juin 2016



Nua et la mer



poème dédié à ma soeur Nua
partie le 4 Mars 2016




Avant l’aube

Nua se lève

Elle va vers la mer

Sur le sable encore humide de rosée

Elle s’assoit

Respirer la brise

Sentir ses caresses

Regarder la mer

Couleurs vives et intenses

Nouvelles à chaque heure

Bleu sombre, turquoise puis dorée

Magnifiées par le vent

Qui se couche sur les vaguelettes

Le soleil se lève

Cavale dans le ciel

Répand sur le lagon

Milles éclats de jade

Nua se déshabille

se lève, s’étire,

Marche sur le sable

Jusqu’à l’eau

Ses pieds s'enfoncent dans le sable

Puis dans l’eau

Jusqu’aux chevilles

Lorsque la mer est tiède

Lorsque son corps

S’est teinté d’or

Nua entre dans l’eau

Jusqu’au ventre

Jusqu’à la taille

Jusqu’à ses seins

Puis elle plonge

Puis elle flotte

Sur le dos, elle regarde le ciel

Elle offre son corps

A tout l’univers

Son âme

Au Créateur







mercredi 22 juin 2016

Avec le vent





Mon ami le vent

danse depuis l'aube

explosent de joie les carillons du jardin

Il tourbillonne dans les plis de ma vie

traverse mon intimité

et les secrets de mes nuits




Avec toi je danserai dans les vents

tu cueilleras ma liberté

ma chaleur, mon amour

Je danserai ma folie




Écoute le vent

chanter les montagnes et les océans

Il murmure les rivières

et la tendresse de tes caresses

effleurement invisible

dans nos cheveux

sur mes seins

et nos cœurs




Le vent me parle de toi

de ton regard,

de tes mots chuchotés

pressés

contre mes lèvres, mon souffle,

de ta main sur ma hanche.

Il a vu ma tête se renverser d'extase



Une fois encore, vivre le vent





mercredi 15 juin 2016

Avec Vanaa ma... 



de gauche à droite:
Mathias Tuki, son épouse et dame de Tematagi


Avec mes nouveaux amis, passagers du Nukuhau, nous décidons d'aller explorer l'île ensemble. 

Il y a la dame de Tematagi et son fils qui se rend au pensionnat de Hao. 
Il y a Bellona, embarquée à Anaa qui rentre à Tahiti. 
Et il y a aussi un couple de Rapa Nui.
Ils ne parlent que la langue de Rapa Nui et l'Espagnol.
Nous arrivons à nous comprendre car le tahitien et le Rapa Nui sont des langues qui ont les mêmes racines et qui se ressemblent. 

La dame de Tematagi et celle de Rapa Nui échangent sans cesse les mots. 
Elles passent leurs journées à s'instruire l'une et l'autre et l'une de l'autre. 
Lorsqu'elles rencontrent une plante, une fleur, un animal, un objet, un sentiment, tout est raison d'échange sémantique.

 Nous leur avons attribué le surnom de " Fare Vanaa", le nom de l'Académie Tahitienne.
A bord, maintenant, tout le monde les appelle tout simplement "Vanaa". 

L'homme de Rapa Nui s'appelle Mathias Tuki. 
C'est un artiste très connu dans le monde de la musique du Pacifique. 
Musicien, et auteur-compositeur, il a composé certaines chansons chantées par mon ami Bobby Holcomb, artiste très aimé de la population polynésienne.




samedi 11 juin 2016

A Makemo 





Nous traversons le village, visitons les églises, puis marchons jusqu'au phare qui se tient majestueux au bout de la route blanche et droite qui mène à la mer. 

C'est merveilleux de se tenir à ses pieds et de ressentir les embruns dispersés dans l'air par les vagues qui s'écroulent à même l'océan. 

Nous nous sentons tellement bien près du phare que nous n'avons plus envie d'en partir même lorsque la pluie arrive par bourrasques.



vendredi 10 juin 2016



Maux Insolites...





Le jour tombait.

Je marchais vers ma voiture et m'apprêtais à quitter la ville de Papeete.

Un jeune homme assis sur le trottoir m'a demandé une pièce de monnaie.

Je lui en ai donné deux.

Il m'a demandé une troisième.

J'ai eu envie de lui donner, avec cette pièce, quelques mots de réconfort.


- C'est difficile pour toi en ce moment.

- Oui, m'a t'il répondu. 
C'est à cause de la crise. 
La crise a avalé mon diplôme. 
Et l'économie est rentrée en moi. 
Depuis ça va mal. 

Oops...




vendredi 3 juin 2016

Au large de Katiu





C'est une autre belle journée sur les mers des Tuamotu. 
Nous avons quitté l'île de Anaa, mais nous sommes toujours dans le monde des Parata ou Putahi. 

Au large de Katiu, la baleinière est hissée hors du navire et posée sur la mer. 
Elle a à peine touché la surface de l'eau que le pilote Gilles Avae a déjà démarré le moteur. Une concomitance qui me surprend d'admiration chaque fois. 

Puis le pilote approche la baleinière tout près de la coque du navire pour faciliter le chargement. 
Et Alain le grutier très expérimenté et habile procéde au chargement. 

Une jeune femme qui a embarqué hier à Anaa monte avec moi dans la baleinière pour "la balade". 
Elle a quitté Anaa et se rend à Tahiti. 
Pour le faire elle doit accomplir l'itinéraire complet du bateau, c'est-à-dire voyager pendant une vingtaine de jours. 

Anaa est la première escale et Tahiti la dernière de notre parcours. 
Les hommes et femmes des îles sont courageux et aventuriers. 
Ils ne craignent pas de s'aventurer vers l'inconnu. 

Le voyage fait partie de leur vie. 
Le voyage coule dans leurs gênes