mardi 26 juillet 2016

Faaroa
Raiatea's river




the day was nice
we anchored in the Faaroa bay 


and took our canoe to ride the river





a man was working in his papaya grove


he didn't say anything 
but threw a few papayas into the river for us



we waved at him saying "mauruuru!" (thank you!)
he waved back


we went on, slowly, admiring chestnut trees deeping their roots into the river



and fisherman's boats taking a rest



till it was time to go back to our boat anchored in Faaroa Bay
and enjoy eating our papayas

what a beautiful day we had !




jeudi 21 juillet 2016


Nous finalisons un conte

...



je vous présente Vashee
artiste peintre et illustrateur
avec qui je travaille depuis 2009
nous avons travaillé ensemble sur plusieurs livres
il est originaire de Tubuai, Iles Australes, Polynésie
il dessine depuis son enfance
aime le magique et le fantastic
il aime me dire:
"Rai, nous formons un vieux couple!"

dimanche 17 juillet 2016

new ebook
LEURS SILENCES






sur amazon
https://www.amazon.fr/Leurs-silences-Rai-CHAZE-ebook/dp/B01IB94KDO/


kobo:
  https://store.kobobooks.com/en-us/ebook/leurs-silences

fnac:
https://www.fnac.com/livre-numerique/a9913232/Rai-CHAZE-Leurs-silences




mercredi 13 juillet 2016




Bel anaconda





(illustration Eakins Thomas)




J'ai assisté aujourd'hui à l’entraînement de deux lutteurs.
J'ai rarement vu combat aussi beau, subtil et étonnant.
Le premier était plus fort et plus lourd que l'autre.
Le second était très fin, relax, concentré et ne montrait aucune résistance, aucun stress.
Il avait de la générosité dans sa lutte.
Au départ il se tenait dans une position humble comme s'il ne voulait pas effrayer l'adversaire.
Mais lorsqu'il se retrouvait au corps à corps avec le premier, il s'enroulait au corps de l'autre et, par quelques pressions sur certains points, il l'amenait au bout de sa résistance, puis tel un serpent, progressivement l'enserrait jusqu'à l'étouffer.
A aucun instant il n'a montré de signe de fatigue, il maîtrisait les quatre principes de la lutte avec merveille.
Écrasé par son adversaire, d'un coup souple il se retrouvait sur le dos de son partenaire.
Il n'a perdu aucune de ses parties.
"C'est un anaconda" m'a chuchoté l'homme assis à côté de moi.
Un très bel anaconda ...








samedi 9 juillet 2016




Vers Raroia



 Quand le travail à Takume est terminé, nous reprenons la mer et nous nous dirigeons vers Raroia. 

Ce voyage est pour moi un véritable pèlerinage vers mes ancêtres et ma famille Paumotu. 




Mais depuis quelques jours ce sont mes ancêtres scandinaves qui me hantent.

Ma grand-mère est Paumotu et a épousé un suédois assez courageux pour avoir traversé plusieurs océans avant d'atteindre les mers du Sud. Et même si je connais très peu de ma famille scandinave, j'ai toujours été fascinée par ces peuples du Nord aux cheveux clairs et à la peau blanche comme moi. 




Peuple Viking et peuple Parata se ressemblent malgré tout. 
Ce sont tous deux des peuples guerriers, féroces, redoutés et redoutables. 
Ils ont navigué, pillé, mais pas ou peu colonisé. 
Ils ne craignaient personne et tout le monde les craignait. 
Quel héritage !




mercredi 6 juillet 2016



Conversation dans l'attente...





J'attends mon tour chez le médecin dont le bureau est situé dans une galerie marchande.

Je n'ai pas envie de m'asseoir dans la salle d'attente

Il y a tellement de maladies contagieuses depuis deux ans, que je préfère être à l'air libre

En guise d'air libre, nous avons les fumées des voitures dont le défilé est incessant


Je suis assise sur un banc dehors

Un monsieur, lui aussi en attente de son tour, vient s'asseoir près de moi sur le banc


Très vite, j'engage la conversation

J'ai le look popaa, aussi c'est souvent à moi d'engager la première la conversation avec un ma'ohi, même si je le suis moi-même, avec un métissage moins voyant.


Je démarre toujours en parlant tahitien

Mon interlocuteur se relaxe, il est très vite à l'aise et bavarde facilement


- Tu connais ce taote, c'est la première fois que je viens le consulter ?
- C'est mon taote depuis vingt ans, me répond-il
- Vingt ans ? Mais de quoi es tu malade ?
- J'ai un diabète.
- Ah, ouf, ce n'est pas un cancer !
- Non, dit-il et pourtant j'ai travaillé à Moururoa pendant les essais. Mais ça va ! Ma descendance aussi va bien.

Un moment de silence.

Une pensée pour tous ceux qui n'y ont pas échappé.

- Quand mon travail à Moururoa est arrivé à son terme, ma femme et moi avons installé un stand au bord de la route. Nous vendions des pastèques. Ça se passait bien. On vendait tout ce qu'on avait. Puis un jour nous sommes allés faire une petite sortie à Moorea. Au cours de notre séjour la-bas, nous avons rencontré une association de bénévoles qui faisait du dépistage de diabète. On s'est dit tous les deux que c'était l'occasion de le faire. On s'est approchés d'eux. Ils ont fait un prélèvement. Mais, guidés par le résultat, ils m'ont immédiatement conseillé d'aller voir un médecin, mon taux de sucre était très élevé.

- Tu l'as fait?

- Non ! Les mois ont passé et à nouveau j'ai rencontré l'association; je me suis fait dépister. Ils m'ont conseillé une nouvelle fois d'aller consulter un médecin. J'ai ignoré leur conseil et continué à vivre et manger comme d'habitude, gras, lourd, riche, bière, etc...

- Difficile de prendre une alerte au sérieux, n'est-ce-pas ?

- Oui ! Jusqu'au jour où j'ai fait un AVC et que je suis tombé dans le coma.
Là, j'ai compris que je devais changer ma façon de vivre. Ou plutôt ma façon de manger. Car j'étais devenu sérieusement handicapé. Je pouvais à peine marcher. Je souffrais aussi des genoux.
Le docteur s'est mis à me piquer des aiguilles de partout.
A partir de la hanche gauche il injectait quelque chose qui traversait mon bassin et coulait dans ma jambe droite. Il a fait ensuite la même chose à partir de la hanche droite. Je n'en pouvais plus.
Je ne bois plus de bière, terminés les steaks-frites. Parfois je craque, mais tout de suite je vais mal.
Voilà, je suis condamné à venir voir ce taote une fois par mois pour le reste de ma vie...


L'assistante du taote appelle mon nom.

Je dis au-revoir à mon voisin de banc :

- A faaitoito !!!