lundi 28 décembre 2015



Las Vegas et Zarkana




Je n'étais pas retournée à Las Vegas depuis plusieurs années

J'y allais essentiellement pour la qualité de ses spectacles

et pour cette traversée du désert qui fut un temps plus que splendide

Elle l'est toujours, mais plus habitée et fréquentée.

C'est la saison de Noël et nous y allons pour voir un des spectacles du Cirque du Soleil

créé par Monsieur Guy La Liberté




je ne l'ai pas rencontré

mais j'ai visité son île Nukutepipi aux Tuamotu

lors de mon dernier reportage en mer au mois de juillet


Cet homme excelle dans tout ce qu'il fait

Zarkana que j'ai vu est un ravissement poétique

qui va au-delà du cirque ordinaire


Nukutepipi est en passe de devenir l'ultime exemple

de l'atoll auto-suffisant et écologique


un homme étonnant que j'aimerais rencontrer un jour...


mercredi 16 décembre 2015

Le 17 Décembre, une date de l'Histoire de la résistance Maohi


C'était à Fautaua...



Nado Mahai, grand connaisseur de nos sentiers
Devant lui, le col du Diadème




La défense la plus solide de la résistance Maohi se trouvait à Fautaua.

J'ai grandi dans la vallée de Fautaua.

Dès l'adolescence, mes camarades du quartier et moi aimions escalader les flancs de la montagne jusqu'au fort

Nous en étions très fiers

Nous prononcions le mot « fort » comme si nous nous trouvions devant un mystère sacré et impalpable.

Nous ignorions tout de notre Histoire, mais notre âme en nous nous appelait au respect.




La vallée de Fautaua se trouve à la sortie de la ville de Papeete.

Cette vallée communiquait avec celle de Punaruu (située dans le district de Punaauia) où se trouvait un deuxième fort de résistance.

On s'y rendait par le col de Tara a Maiao encore appelé le Diadème.

Ces deux vallées étaient tenues par environ cinq cents hommes de la résistance.




Bruat avait fait bloquer Punaruu et attaquait Fautaua.

Guidées par un autochtone, grand chasseur de cochons sauvages,

qui connaissait les sentiers anciens

et qui fut très certainement contraint de les y mener,

les troupes françaises cernèrent de tous côtés les Maohi.



Nos troupes de résistants tombèrent ce jour là

C'était le 17 Décembre 1846.



Rai Chaze

lundi 14 décembre 2015



Les mots s'emmêlent lorsque sanglotent les sirènes



Les mots s'emmêlent
comme une chevelure dans le vent
puis s'en vont mourir
dans le temps qui s'évanouit

Ils s'en vont crier
dans le tournis grimaçant
des boniments à face de séraphins
hurlant leur peine

Ils s'enfoncent dans les flots bleus
remplis de vies inconnues
aux horizons sans fin
où sanglotent les sirènes

Ils écartent les cuisses
Et s'écoule en psalmodiant
L'eau limpide et fidèle
qui ne connaît qu'une trêve

Les mots s'emmêlent et se démêlent
perdent leurs lettres
se reforment et deviennent autres
mutent en mots nouveaux

Au jour d'espoir ils écriront
des hymnes frais et gais
une poésie bleue
un nouvel amour tout clair tout pur

Les mots s'emmêlent
comme une chevelure dans le vent
puis s'en vont mourir
dans le temps qui s'évanouit


Et sanglotent les sirènes.




Rai Chaze








jeudi 10 décembre 2015

Au loin, j'entends un coyote...



Tout m'est familier




Le chant du vent sur le désert

ressemble à celui du vent sur l'océan

Je marche en lui

et son chant me remplit




Une envolée d'oiseaux, rare et brève, me surprend

Un lièvre au poil roux s'échappe d'un buisson

se met à cavaler sur le chemin

il s'arrête, dresse les oreilles tendues vers moi

les lièvres ont toujours les poils roux




Au loin j'entends un coyote

mes doigts se serrent autour de mon maigre bâton

Mes yeux scannent les serpents éventuels

Inoffensifs, ils dévorent les serpents venimeux

endormis l'hiver




Alors mon regard s'élève

vers l'horizon montagneux

Et le chant du vent me remplit de joie

Tout m'est familier

L'océan est un désert liquide




Rai Chaze

mardi 8 décembre 2015

Marche dans le désert


Le Silence



Je suis dans le High Desert, un des déserts de Californie

Il se situe au Nord-Est de Los Angeles, sur la route de Vegas

J'ai fait une courte marche ce matin

ne laissant que les empreintes de mes pas sur le sable

Le ciel était beau mais nuageux

L'air frais et doux

Il n'y avait que le sable, les habitations, les cactus épars

le silence

et moi...

samedi 5 décembre 2015

Poème tiré du livre: Les Amants et la Mer


Le Peùe des Amants



toile de Miriama Bono, inspirée du poème "Le peùe des amants"



Ils dorment peut-être
On ne sait pas
Ils sont sous le tifaifai
Il fait froid
Lorsqu'ils entrent dans le bonheur d'aimer
Il fait froid
Lorsqu'ils entrent dans la douleur d'aimer
L'amant ferme les yeux
Tout bas il lui dit je le veux
Elle répond je ne veux pas
que ça s'arrête
La lune est sur la natte
dessinée par des nuages affolés
Il la serre dans ses bras
Je veux te serrer contre moi
Tout le temps
Sa tête est contre sa poitrine
Elle entend les battements de son cœur
Maintenant elle sait
La mer est dans le cœur de l'amant.

Rai Chaze




samedi 28 novembre 2015

Une recette de Maeva Shelton

Filet de Perroquet aux deux Gingembres et au Lait de Coco

une recette très simple et facile à faire et excellente pour la santé

fb: Maeva Shelton

les ingrédients:

1 oignon

reà tahiti (curcuma) et reà tinito (gingembre chinois) 



du lait ce coco



pour la recette nous avons utilisé du perroquet
on peut le remplacer par un autre filet de poisson blanc




huile d'olive vierge, 1ère pression à froid


chauffer l'huile à feu moyen


y mettre l'oignon découpé
cuire jusqu'à ce qu'il soit transparent


ajouter les deux gingembres


mettre le poisson à cuire avec les deux gingembres


saler et poivrer
le poivre aide à bénéficier des propriétés du curcuma

couvrir, cuire à petit feu
jusqu'à ce que le poisson soit tendre
trop cuit, il sera sec



lorsque le poisson est cuit
couper le feu
ajouter le lait de coco




ajouter du vert et servir

dresser les assiettes


accompagner de fe'i (bananes plantain) ou de patates douces


et d'une salade verte


Maeva vous souhaite un bon appétit



Maeva dans sa cuisine



vue sur le jardin arrière 
(de la fenêtre de la cuisine de Maeva)

jeudi 26 novembre 2015

the ocean in my heart

there are days when nothing else is on my mind but the deep blue ocean 





photo Danee Hazama







dimanche 22 novembre 2015

Faafaite à Rarotonga

Nous arrivons de Tahiti.
Au cours des trois derniers jours de notre traversée, 
nous avons rencontré une tempête puis une dépression tropicale.
Notre pirogue Faafaite est maintenant ancrée sur la plage du Trader Jacks
Nous nous délassons, nous faisons les clowns...







mercredi 18 novembre 2015


La lumière des heures du jour



Le soleil brille dans les feuillages

Le vent joue avec la lumière


Avatea roa, l’heure écrase les fare*

Les ombres des palmes de cocotiers

Se ramassent en oursins chevelus


La nuit tombe

La croix du sud monte à l’horizon

Un nuage passe devant la lune

Et d’un seul coup l’île

Appareille dans le temps et dans la nuit



Rai Chaze


* fare : maison maohi
* avatea roa: midi

samedi 14 novembre 2015

Il y a une règle à Hikueru:

La nuit on ne travaille pas sur le quai


le Nukuhau

Le Nukuhau s'est mis en dérive au large de l'atoll de Hikueru.

Nous sommes arrivés en fin d'après-midi.
Les dockers et baleinières ont pu livrer à terre une voiture et du bois de construction.
Mais ils s'arrêteront là.

La nuit arrive.
Il y a une règle à Hikueru: on ne travaille pas sur le quai la nuit.
Le quai n'est pas éclairé et le travail de nuit n'est pas autorisé.

L'équipage bénéficie alors d'une nuit de repos.

Au lever du jour, je n'ai pas envie d'escalader la baleinière pour descendre à terre. J'ai envie de me prélasser à bord et écouter les histoires de vie de ceux qui ne vont pas à terre.

Jean-Marie Métais

Mais Jean-marie Métais, le régisseur, viens m'encourager à descendre:
 -" Tu devrais venir. Cette île a une histoire!"
- "Hikueru?"


Bellona, passagère du navire, nous apprend à faire ce style de couronne de tête


Le soleil tape fort aujourd'hui. A terre, nous commençons par nous faire des couronnes de tête pour nous protéger de ses rayons.


la couronne est prête...

Hikueru...
j'ai hâte de découvrir son histoire






jeudi 12 novembre 2015

Le mystérieux Océan Pacifique

ou... l'existence des sirènes


Allongée sur le pont de la pirogue, je médite. 



Nous avons voyagé de Bora Bora à Maupiti, puis de Maupiti à Rarotonga, maintenant nous voguons de Rarotonga vers Tahiti, et sur cet immense Océan Pacifique, nous n'avons rencontré jusqu'à présent aucun signe de présence humaine.

Pas un voilier. Pas un navire ni cargo. Pas même un avion. Nous sommes seuls sur cet océan.

Nous sommes, à partir de notre vison d'être humain, au centre du monde ; 
L'océan nous donne de nous sentir petits, si vulnérables. Et nous mesurons toute la puissance de ce qui nous entoure. 

Puis je prends conscience, comme jamais auparavant, de la présence de cet immense et mystérieux monde au-dessus duquel nous glissons en silence. 
Un monde que l'être humain connaît à peine. 



Il semblerait que scientifiquement nous ne connaissions que moins de vingt pour cent de ce monde des profondeurs. 

Alors je me mets à rêver de l'existence des sirènes.






mardi 10 novembre 2015

la mer des défis

LA MER DE RAROTONGA

 Nous sommes arrivés avec la tempête et nous repartons avec elle. Nous sommes marqués.

l'arrivée à Rarotonga après la dépression de trois jours


 Le vent de nord-est n'est pas favorable. Et pendant quelques jours nous naviguons en zig-zag, de tag en tag. 
Nous tournons en rond comme si la terre ne voulait pas nous lâcher, comme si elle voulait nous retenir encore un peu. 

Nous espérions un vent du sud qui nous pousserait directement vers Tahiti, mais après avoir tourné en rond en vain pour le trouver, nous rencontrons une période de dé-vent. 

calme en mer...


Pour avoir vécu les deux je ne saurais dire si je préfère le dé-vent ou la tempête. 

Quelqu'un a dit que la mer de Rarotonga est une école parfaite, on y rencontre toutes les situations de l'océan. Quiconque a navigué sur cet océan a tout appris.

arrivée à Rarotonga...

dimanche 8 novembre 2015

Le capitaine qui danse avec la pluie

Pur bonheur


A l'ouest apparaît un arc-en-ciel vertical comme une trombe d'eau. 
Dans la journée un grain vient nous rafraîchir. 
Tout le monde se baigne à la pluie. 

Ça nous change des douches d'eau de mer que nous remontons de l'océan chaque jour à l'aide d'un seau.

Le Capitaine Fatiarau Salmon devient alors « le Tapena qui danse avec la pluie"
Dans le Pora certains prennent le ukulele et la guitare et l'accompagnent en chantant.

Durant ces moments, Tapena est seule sur l'océan avec sa pirogue. 



J'ai besoin de fixer ces images dans ma mémoire, 
Plus rien n'existe si ce n'est Faafaite et la pluie, et l'océan immense tout autour de nous. 

Le bonheur parcourt la pirogue entière et nous touche tous . 
Le bonheur est pur comme l'océan.

jeudi 5 novembre 2015

Avec Faafaite


Arrivée à Maupiti 

les photos sont de Danee Hazama

Nous sommes arrivés à Maupiti à l'aube

Faafaite dans la passe de Maupiti...

Nous sommes au milieu de la baie.
Hokuleà et Hikianalia voguent devant Faafaite face à une population colorée et fleurie. 

au quai de Maupiti avec le Tahuà

Un des Tahuà de l'île est monté à bord de notre pirogue
Il est paré de vêtements de cérémonie

Les chants et instruments qui, dans d'autres siècles accueillirent nos courageux ancêtres à leur retour de navigation, remplissent l'espace. 
nous venons d'accoster...


En ces instants vibrant de beauté et d'émotions inimaginables,
j'ai l'impression de vivre un moment dont mes gènes auraient gardé la mémoire.

Ce sont des instants très forts pour chacun de nous sur la pirogue. 

Nos larmes coulent en silence et avec pudeur.

sur le quai de Maupiti, les trois equipages de Hokuleà, Hikianalia et Faafaite réunis avec les officiels de l'île de Maupiti

vendredi 30 octobre 2015

LE CHOEUR DE L'AUBE

ce poème est tiré du recueil 

LES AMANTS ET LA MER


publié à Tahiti le jour de la St Valentin 2014
les poèmes sont illustrés par les artistes Hina Voisin, Tehina et Vashee
il est en vente sur amazon



LE CHOEUR DE L'AUBE


Ils ont entendu le soleil se lever,
Le chœur de l'aube.
Allons sentir la terre
dit l'amant
Allons toucher le vent
dit la femme
Cette nuit
lorsque tu me regardais,
dit l'amant,
j'ai vu les yeux de ton âme.
Je ne vois que ton cœur,
et la mer tout autour de nous,
dit la femme,
tout le temps.

Rai Chaze

jeudi 29 octobre 2015

L'aube

L'aurore des Tuamotu




Nous sommes arrivés à Takume à l'aube
Un lever du jour aux Tuamotu, c'est une expérience difficile à décrire
tant elle est belle, magique et enchantée.
Qui n'a pas connu l'aurore polynésienne n'a pas connu la Polynésie.
Mais celle des Tuamotu surpasse en féerie toute autre aube.
Aux Tuamotu, la vie se passe à même les éléments.
Les pluies viennent et s'en vont.
Aucune montagne n'accroche les nuages.
La pluie glisse sur les trois à six mètres de terres coralliennes émergeant de l'eau.
Le soleil à peine né à l'horizon cavale dans le ciel
et le jour très vite s'installe.

lundi 26 octobre 2015

La reine des sirènes



Sur la Mer de Lune on ne rencontre aucun signe de présence humaine
On rencontre les habitants de l'océan et les oiseaux...



J'ai dédié ce conte à ma petite Lani,

elle rêve de vivre quelques aventures avec moi.

Elle aime que je lui raconte des histoires de baleines et de voyages sur la Mer de Lune, notre océan.





Avec ce conte, j'espère qu'elle découvrira le monde du lagon et celui de l'océan et ceux qui l'habitent.

Elle aime les animaux, les oiseaux, les dauphins et les baleines

Un jour, elle fera avec moi une navigation en vaa, sur la Mer de Lune et avec les étoiles à l'instar de nos ancêtres Ma'ohi.